Thème 4 Types et genres de discours

Publié le par laure dasinieres

Tout texte relève d’une catégorie de discours, d’un genre de discours. Les locuteurs disposent d’une foule de termes pour désigner et catégoriser l’immense variété des textes produits par la sté. « conversation », « manuel », « journal », « tragédie », « reality show », « roman sentimental », « description », « polémique », « sonnet », « récit », « proverbe et maxime », « hebdo », « tract », « rapport de stage », « mémoire », mythe », « carte de vœux »… sont autant de ces termes….
On remarque que ces dénominations de genres s’appuient sur des critères très hétérogènes :
Roman sentimental→ type de contenu (sentimental)
« Récit »→ mode d’organisation narratif
« Journal »→ caractère périodique de la publication
« Sonnet »→ une disposition particulière des vers du poème…
 Ces catégories varient selon les usages qu’on en fait : les catégories dont dispose le lecteur qui cherche un livre ds une librairie ne sont pas les mêmes que celles utilisées par les libraires, les critiques littéraires des journaux ou encore les théoriciens de la littérature.
 Il existe des dénominations qui n’appartiennent pas à l’usage courant, mais sont propres à certains métiers. Les journalistes de presse écrite utilisent un vocabulaire particulier, appris ds les écoles pro : « brève », « chapeau », « frigo », « marronnier », « ours »… De telles catégories sont adaptées aux besoins de la vie quotidienne, et nous ne saurions les ignorer. Mais, nous ne pouvons nous en satisfaire ds une analyse où l’on a besoin d’avoir des critères de classification rigoureux.
 La rigueur peut néanmoins s’accommoder de critères très variés, qui correspondent à des manières distinctes d’appréhender le discours.
De fait, il existe des typologies de diverses sortes.


1. Les typologies communicationnelles
Des catégories comme « discours polémique », « discours didactique », « discours prescriptif »… renvoient à ce que le locuteur fait avec son énoncé. Elles se présentent tantôt comme des classifications par fonctions du lgge, tantôt par fonctions sociales. Il n’est pas évident de poser une frontière très nette entre ces deux types. On oscille entre des catégories très abstraites (« polémique », « prescriptif », « informatif »…) qui traversent l’ensemble des genres de discours et des découpages bcp plus proches des découpages de la sté en secteurs d’activités (« politique », « esthétique », « éthique »…)

 1.1. Les fonctions du langage

 La typologie des fonctions du langage de Jakobson (fonctions « référentielle », « émotive », « conative », « phatique », « métalinguistique », « poétique ») est la plus célèbre des classifications d’ordre communicationnel.

Les fonctions du langage (Jakobson)
 • Fonction référentielle (ou dénotative) : le message est centré sur le référent, le sujet même du message. Le langage décrit le monde ; il s'agit bien souvent de la fonction primordiale du langage.
 • Fonction expressive (ou émotive) : le message est centré sur l'émetteur.

 • Fonction conative : le message est centré sur le destinataire. Il peut s'agir d'un message performatif : le message peut faire naître un certain comportement chez l'interlocuteur.

 • Fonction métalinguistique : le message est centré sur le langage. Le langage sert à parler de lui-même. Les usagers habituels de la fonction métalinguistique du langage sont, par exemple, les linguistes. D'autres signes appartiennent cette fonction comme "je veux dire...", "c'est-à-dire", "en d'autres termes...", etc.

• Fonction phatique : le message cherche à établir ou à maintenir le contact. "Allô ?", "n'est-ce pas ?", etc. relèvent de la fonction phatique du langage.

• Fonction poétique : le message est centré sur lui-même, sur sa forme esthétique. Le langage joue sur son propre code

Par ex, dans les textes dominés par fonction conative (tracts publicitaires, modes d’emploi, consignes), le locuteur s’efforce d’agir sur autrui. Ds les grammaires et dictionnaires, la fonction est davantage d’ordre métalinguistique (la langue se prend elle-même pour objet)


Cette typologie est d’un maniement très délicat : non seulement un même discours mobilise plusieurs fonctions à la fois, mais il y a bcp d’énoncés qu’il est difficile d’associer de manière nette à une de ces six fonctions.

1.2. Fonctions sociales


Bcp d’anthropologues et de sociologues proposent de distinguer un certain nbre de fonctions qui seraient nécessaires à la société : fonction ludique, fonction de contact, fonction religieuse…
 Devinette: fonction ludique

Sermon: fonction religieuse

Conversation familière: fonction de contact… De telles fonctions sont communes à plusieurs genres de discours : une fonction comme la fonction « de contact » se retrouve aussi bien ds conversations de café, que ds condoléances, chat MSN pour juste faire coucou, cartes postales…

 2. Les typologies des situations de communication

 2.1. Genres de discours


 Des étiquettes comme « épopée », « vaudeville », « éditorial », « talk show » désignent ce qu’on entend habituellement par genres de discours, CAD : des dispositifs de com° qui ne peuvent apparaître que si certaines conditions socio-historiques sont réunies.

Le genre du rapport de stage suppose existence d’entreprises, d’étudiants qui ont besoin d’expérience pro, de professeurs pour imposer et évaluer ces travaux écrits…
Fait divers nécessite une société où il existe une presse écrite à grd tirage (ds un village, la rumeur suffit à colporter les nvelles)


Les typologies des genres de discours contrastent donc avec les typologies communicationnelles pour leur caractère historiquement variable.
 Ds tt sté et à tt époque, on trouve des catégories comme « didactique », « ludique », « prescriptif »…alors que le talk show ou l’épopée n’ont rien d’éternel. On pourrait dès lors presque catégoriser une sté par les genres de discours qu’elle rend possible et qui la rendent possible.

2.2. Genres et types


Certains emploient indifféremment « genre » et « type de discours », mais la tendance dominante est plutôt de les distinguer : Les genres de discours relèvent de divers types de discours, associés à de vastes secteurs de l’activité sociale.

Talk show : constitue un genre de discours, à l’intérieur du type de discours « télévisuel », lui-même partie prenante d’un ensemble plus vaste qui serait le type de discours « médiatique » où figurerait aussi le type de discours radiophonique et celui de la presse écrite. Sté est divisée en différents secteurs : prod de marchandises, administration, loisirs, santé, enseignement, recherche scientifique etc. qui correspondent à autant de types de discours.

De tels découpages s’appuient sociologiques plus ou moins intuitives.

 2.3. D’autres classifications


On peut répartir les genres de discours en prenant pour invariant non un secteur d’activité, mais un lieu institutionnel : l’hôpital, l’entreprise, la famille…
 Si l’on prend pour invariant l’hôpital, on peut inventorier les multiples genres de discours écrits ou oraux qui y sont pratiqués. : Consultation, dossier médical, réunions de service, séances de radiographies…

On peut aussi prendre pour critère le statut des partenaires du discours : discours entre enfants et adultes, entre enfants, entre hommes et femmes, entre hommes, entre supérieurs et inférieurs…

Mais parler de « discours des jeunes » ou du « discours des femmes » ds ce cadre soulève des difficultés : un « jeune » participe en fait à de multiples activités de discours, avec des interlocuteurs très variés. A côtés des divisions fondées sur le statut des partenaires, il en est qui recoupent des positions d’ordre idéologique : « le discours socialiste », « le discours catholique »… de telle époque et de tel lieu ;

En fait, pour l’analyse du discours, de telles unités sont indissociables des genres de discours qu’elles mobilisent et de la manière dont elles les mobilisent.

3. Typologies linguistiques et discursives

3.1. Les typologies énonciatives


 On a laissé de côté un type de classification moins connu, car fondé sur des propriétés linguistiques, plus précisément énonciatives. A la base : distinction établie par Benveniste entre « discours » et « histoire » (ou « récit »).
Pour prendre un exemple caricatural, cette division permet d’opposer un proverbe à une discussion familière : l’énonciation du proverbe implique une sorte de coupure entre énoncé et situation d’énonciation (absence du « je-tu » ; aucune référence au moment et au lieu de l’énonciation), alors qu’une conversation s’organise autour du couple je-tu, et d’un présent qui coïncide au moment de l’énonciation.

3.2. Vers des typologies discursives


 Ces typologies énonciatives sont très éloignées de l‘inscription sociale des énoncés. De leur côté, les typologies communicationnelles ou situationnelles sont étrangères aux fonctionnements linguistiques des textes. Pour l’analyse du discours, l’idéal serait de s’appuyer sur des typologies proprement discursives, CAD qui ne séparent pas les caractérisations liées aux fonctions, aux types et aux genres de discours et les caractérisations énonciatives.

Par exemple : discours de « vulgarisation » correspond à une fonction sociale, amis est également indissociable de certains fonctionnements linguistiques. On ne peut pas séparer ces deux aspects.


 4. Utilité des genres de discours

4.1. Un facteur d’économie


 Pour un locuteur, maîtriser des genres de discours est un facteur d’économie cognitive considérable.

M. Bakhtine : « nous apprenons à mouler notre parole ds les formes du genre, et entendant la parole d’autrui, nous savons d’emblée, aux ts 1ers mots, en pressentir le genre, en deviner le volume, la structure compositionnelle donnée, en prévoir la fin, autrement dit, dès le début, nous sommes sensible au tout discursif. [ …] Si les genres de discours n’existaient pas, et si nous n’en avions pas la maîtrise, et qu’il nous faille les créer pour la 1ère fois dans le processus de la parole, l’échange verbal serait impossible". (Esthétique de la création verbale, Gallimard, 1984 )

Ainsi, grâce à notre connaissance des genres de discours : pas besoin d’accorder attention constante à ts les détails de ts les énoncés qui nous environnent. En un instant, nous sommes capables d’identifier tel énoncé comme étant, par ex., un tract publicitaire et nous ne pouvons nous concentrer que sur un nbre réduit d’éléments.

4.2. Sécuriser la communication


Comme elle est partagée par les membres d’une collectivité, la compétence générique permet aussi d’éviter la violence, les malentendus, l’angoisse de part et d’autre de l’échange : bref : de sécuriser com° verbale.

Je rédige une carte postale à un ami. Il sait ce qu’on peut attendre d’un tel écrit et chacun de nous sait que l’autre le sait : il ne sera pas vexé que mon txt soit très court, ni choqué que je ne parle que du beau tps et des visites touristiques, que je ne mette pas ma carte ds une enveloppe etc.…

En me conformant aux normes du genre « carte postale », je ne risque pas de blesser mon destinataire ou de me déconsidérer.

Comme un certain nbre de droits et de devoirs sont associés au genre et que chacun est censé les connaître, il est possible de faire des transgressions porteuses de sens : envoyer carte postale à qq’un qui habite Paris : je peux m’attendre à ce qu’il cherche qq arrière pensée ds ce geste.

La transgression d’une règle explicite du genre « carte postale » permet d’indiquer au destinataire qu’il doit chercher un sous-entendu, variable selon situation de com°.

5. Comment concevoir un genre ?

5.1. Œuvres et routines


La notion traditionnelle du genre a été élaborée ds cadre d’une poétique, d’une réflexion sur litt. Cela fait peu de tps qu’elle s’est étendue à tts sortes de productions verbales.

Ce transfert n’est pas sans risques : œuvres litt ne relèvent pas de la catégorie du genre au même titre qu’un tract ou qu’un cours de math.

Quand, par ex., un dramaturge du XVIIème siècle intitule « tragédie » une de ses œuvres, il l’inscrit ds ce que J.M Schaeffer appelle « classe généalogique » car il la réfère à des genres antérieurs, grecques, en l’occurrence, qu’il reprend + ou – fidèlement. Relation entre le roman picaresque Gil Blas et les romans picaresques espagnols est avt tt d’ordre de la ressemblance et de la dissemblance avec ses modèles ; Idem qd un philosophe écrit un dialogue : il se place ds la ligné de Platon.


Des œuvres sont ainsi référées à des prototypes : les liaisons dangereuses :roman épistolaire,
L’illiade: l’épopée…

En revanche, quand il ne s’agit pas d’œuvres singulières, mais de rapports de stage, de reportages tv, de cours d’université…il n’y pas de relation de filiation à l’égard d’œuvres consacrées : ce sont des routines, des comportements stéréotypés et anonymes qui sont stabilisés peu à peu mais sont sujets à variation continuelle. Boniment d’un camelot ou le rédacteur en chef d’un fait divers suivent une routine, qu’ils adaptent en fonction des circonstances.
Ils ne réfèrent aucun txt modèle.
En revanche qq genres très ritualisés obéissent à un modèle établi une fois pr tt, dont il ne faut pas s’écarter (ex : la messe)

5.2. Une activité réussie ou non


 Les genres de discours ne sont pas sortes de moules ds lesquels locuteurs choisirait de couler ses énoncés. En fait, ce sont des activités sociales qui sont, en tant que telles, soumises à un critère de réussite.

Les actes de lgge (ex promesse, question, excuse, conseil) sont soumis à conditions de réussite : Pour promettre à qq’un qq chose, il faut être en état de faire ce que l’on promet, que le destinataire soit intéressé à la réalisation de cette promesse etc.

Acte de lgge d’un niveau de complexité supérieure, un genre de discours est soumis lui aussi à un ensemble de conditions de réussite.
Ces conditions concernent des éléments d‘ordre divers, voyons en qq uns :

5.2.1. Une finalité reconnue

 Tt genre de discours vise un certain type de modification de la situation dont il participe. Cette finalité se définit en répondant à la question : « on est là pour dire ou faire quoi ? »

Entrer en conversation: le but est de maintenir lien social

Rédiger une dissertation consiste à montrer ses aptitudes pour obtenir une évaluation etc.

Cette finalité peut être indirecte : pub vise à séduire etc., pour, en dernière instance vendre un produit. La détermination correcte de cette finalité est indispensable pour que destinataire puisse avoir comportement adapté à l’égard du genre de discours.

5.2.2. Le statut des partenaires légitimes

Quels rôles doivent assumer énonciateur et co énonciateur ?
 La parole, ds un genre de discours, ne va pas de n’importe qui vers n’importe qui. Cours universitaire doit être assumé par un professeur supposé tenir un savoir et dîment mandaté par enseignement sup. ; il doit s’adresser à un public d’étudiants supposés ne pas détenir ce savoir…

Une transaction commerciale met en relation vendeur/acheteur Un contrôle de titre de transport associe un contrôleur et un usager Une pub met en relation marque et consommateur Il arrive que statuts soient matérialisés par un uniforme…

A chacun de ces statuts correspondent des droits et des devoirs, amis aussi des savoirs : Le lecteur d’une revue scientifique de cardiologie n’est pas censé détenir le même savoir médical que l’auditeur d’une émission de radio grand public sur les maladies cardio-vasculaires.

5.2.3. Des moments et des lieux légitimes

 Tt genre de discours implique un certain lieu et un certain moment. Il ne s’agit pas là de contraintes « extérieures » mais de qq chose de constitutif Supposons qu’un prêtre dise la messe sur un place publique, qu’un instit fasse cours ds un bar… Ces Lieux sont illégitimes pour ces genres de discours

Mais la Transgression peut faire sens :
 Ds le 1er ex., légitimer un endroit normalement illégitime (en montrant que l’Eglise doit s’ouvrir au monde)

 Ds le 2ème : protester contre le manque de locaux ds enseignement…

Les notions de « moment » et de « lieu » d’énonciation requises pour un genre de discours ne sont pas évidentes. Affiche pub vue sur un mur au bord d’une voie ferrée est fixe et conçue pr être vue eu de tps. une publicité dans un magazine est itinérante (on peut lire un périodique n’importe où) et peut être observée ds un laps de tps indéterminé.

L’affiche ne constitue pas la « même » pub qu’insérée ds mag’ féminin : son public est indéterminé alors que celui du mag est ciblé. Cette différence affecte son mode de consommation. Les lecteurs potentiels de l’affiche risquent de ne pas la remarquer, et de tt façon, n’auront pas le tps de la lire longtemps, ni même pê l’envie de la lire.

 Le concepteur devra donc se contenter d’un seul niveau de txt très court et en gros caractères. Pour le mag, par contre, il s’agit d’accrocher l’attention flottante de qq’un qui feuillette un périodique ; on propose donc au moins 2 niveaux de texte :
-  d’une part un fragment court et en gros caractères qui condense l’info et attire l’attention,
- et d’autre part, pr le lecteur qui accepte d’aller plus loin, un txt en petits caractères où sont développés arguments.

 Temporalité du discours implique quant à elle plusieurs axes :
- périodicité
: un cours, une messe, un jt … se tiennent périodiquement ; au contraire : allocution chef de l’état ou un tract ne sont pas soumis à périodicité.

- Une durée de déroulement : la compétence générique indique approximativement la durée d’accomplissement d’un genre de discours. Certains genres impliques même possibilité de +sieurs durées : un journal quotidien distingue au moins deux durées de lecture : le simple relevé des éléments détachés en gras et en capitales, suivi éventuellement d’une véritable lecture du texte

- Une continuité dans le déroulement
: une histoire drôle doit être racontée intégralement, alors qu’un roman est normalement lisible en une durée indéterminée de sq.

- Une durée de périmation attendue
: un mag hebdo est censé être valide pd une semaine, un journal l’espace d’une journée, mais un texte fondateur (la Bible, le Cora, la Torah) prétend être indéfiniment lisible.

 5.2.4. Un support matériel

On vient de parler des journaux et des affiches : on entre ds une dimension à laquelle on accorde aujourd’hui une certaine importance : la dimension médiologique des énoncés. Un txt peut ne passer que par des ondes sonores (oralité), avoir ses ondes traitées puis restituées par un décodeur (radio), être manuscrit, imprimé, figurer ds la mémoire d’un ordi, être gravé sur un CD…

Une modification du support matériel modifie radicalement un genre de discours : Un débat politique télévisé est d’un tt autre genre de discours qu’un débat ds une salle avec pour seul public les auditeurs présents. Ce qu’on appelle un texte, ce n’est pas un contenu qui se fixerait sur tel ou tel support, il ne fait qu’un avec son mode d’existence matériel. Mode de support/ transport, et mode de stockage et dc de mémorisation.

 5.2.5. Une organisation textuelle

 Tt genre de discours est associé à une certaine organisation textuelle (c’est ce que linguistique textuelle étudie) Maîtriser un genre de discours, c'est avoir une conscience plus ou moins nette des modes d’enchaînement de ses constituants sur différents niveaux : de phrase à phrase mais aussi de ses grdes parties.

Ces modes d’organisation peuvent faire l’objet d’un apprentissage : dissertation, note de synthèse…sont des genres qui « s’apprennent »

 D’autres genres, la plupart, en fait, s’apprennent par imprégnation : un genre élémentaire comme le proverbe est constitué d’un seul énoncé, structuré de manière binaire. A côté des modes d’organisation textuelle rigides comme la dissertation, il en est d’autres qui suivent des canevas, comme la conversation familiale. Une conversation par exemple commencer par des propos ritualisés sur le temps qu’il fait, la santé…et se clôt par des salutations et des promesses de se revoir. Entre les deux, les co énonciateurs prennent successivement la parole et la conservent ds un temps en principe relativement court sans suivre de plan rigoureux.

6. Contrat, rôle, jeu

Pr caractériser genres de discours, on a souvent recours à des métaphores, empruntées essentiellement à trois domaines :

- juridique: contrat

 - ludique: jeu

- théâtral: rôle.

Aucune de ces métaphores n’est parfaitement exacte, ni complètement suffisante. Mais elles ont une valeur pédagogique : elles mettent chacune en évidence un aspect important du genre de discours.

6.1. Le contrat


Dire que le discours = contrat (pblématique surtt dev par Charaudeau), c’est souligner qu’il est foncièrement coopératif et réglé par des normes.
 Tt genre de discours exigent que ceux qui y participent qu’ils acceptent un certain nbre de règles mutuellement connues et les sanctions encourues s’ils les transgressent/ Bien entendu ce « contrat » n’a pas besoin de faire l’objet d’un accord explicite.

 Charaudeau affirme ainsi : C’est justement parce que le contrat de com° est fondateur de l’acte de lgge qu’il inclus sa propre validation. L’autre interlocuteur destinataire est considéré comme souscrivant par avance aux termes du contrat. Un journaliste assume le contrat qu’implique le genre de discours auquel il participe.

Pour un fait divers, il est censé être véridique, choisir un thème relevant du fait divers (un chat écrasé et pas un evt politique), donner tts les informations nécessaires à la compréhension (les fameux « qui », « quoi » « où » « quand », « pourquoi » ?), ne pas supposer des savoir qui ne soient pas ceux du lecteur- modèle…

Réciproquement, le lecteur du fait divers est en droit de voir certaines normes respectées : ces normes sont pour lui comme autant d’attentes liées au genre, mais il ne pourra pas évaluer négativement le txt si elles sont respectées.

6.2. Le rôle


Il existe depuis Antiquité une longue tradition de moralistes qui considèrent interactions sociales comme immense théâtre où l’on ne fait que jouer des rôles.

Parler de rôle, c'esr  insister sur le fait que chaque genre de discours implique les partenaires ds un statut déterminé et non ds tts leurs déterminations possibles.

Quand un agent de police fait un contrôle d’identité, il intervient en tant qu’agent de police, non en tant que père de famille de deux enfants, homme brun, moustachu, joueur de foot amateur, originaire de Montpellier…

 Quant à l’individu contrôlé, il ne l’est qu’à travers des oppositions avoir/ne pas avoir ses papiers, être/ne pas être recherché par la justice…

 Il en va tt autrement ds l’échange thérapeutique (cure psychanalytique), où ce sont tts sortes d’autres déterminations qui seront invoquées : homme/femme, angoissé/serein, heureux/malheureux…

 Limites de la métaphore théâtrale : si un acteur peut affirmer qu’il n’est pas le Cid, ni Hamlet, ceux qui participent à des genres de discours, ne peuvent pas, sf à de rares exceptions, laisser leurs costumes ds les loges. D’une certaine façon, notre personnalité est tissée de rôles ds lesquels nous sommes pris.

6.3. Le jeu


 Parler de jeu, c’est un peu croiser les métaphores de contrat et de rôle, en mettant l’accent à la fois sur le respect des règles qu’implique la participation à un genre de discours et sur la dimension théâtrale.

Comme le jeu, le genre implique un certain nbre de règles préétablies censées être mutuellement connues, et dont la transgression met l’individu « hors-jeu »

Mais à la différence du jeu, règles du discours n’ont rien de rigides, elles ont des zones de variation, les genres peuvent se transformer. En outre, un discours est rarement gratuit, alors que le jeu est coupé des finalités pratiques, il n’a pour but que la distraction.

Publié dans Plan de cours

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